Blog // Article
30 August 2023

Quelle fin de vie pour nos textiles ?

La filière de la gestion des textiles usagés voit son quotidien en pleine transformation. L’afflux de vêtements « low cost » modifie les habitudes de consommation. On achète plus, moins cher, de moins bonne qualité et on s'en débarrasse plus rapidement. Mais cela a bien entendu des conséquences en fin de parcours. Pour lutter contre les effets néfastes de ce phénomène sur l'environnement, l'Union européenne incite les pays membres à réduire les déchets textiles et à prolonger leur durée de vie tout en augmentant leur valorisation. Cela s'inscrit dans le cadre du plan visant à atteindre une économie circulaire d'ici 2050.

Le poids de 24.000 éléphants collecté en une année 

Le tonnage total de textiles à collecter en Belgique (vêtements, linges de maison et chaussures) atteindrait 170 000 tonnes en 2025, soit l’équivalent du poids de 24 000 éléphants 😮 Cette estimation émane de la Direction des Infrastructures de Gestion et de la Politique des Déchets (DIGPD). 

Vers une mode plus durable

L’allongement de la durée de vie des produits, en mettant notamment l'accent sur l'écoconception, est un facteur clé pour réduire l'impact environnemental de l'industrie textile. Cette approche plus responsable permettrait de progresser dans la consolidation de l’économie circulaire. Mais aussi de favoriser une qualité supérieure de vêtements qui pourraient continuer à être valorisés dans le circuit du réemploi. 

L'industrie textile représente de 8 à 10% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. La fabrication de chaque tee-shirt, jeans ou encore de chaussures induit la consommation d’importantes quantités d’eau, de pesticides et la production d’émissions de CO2. Mais c’est principalement l’acquisition des matières premières qui composent nos vêtements qui est polluante.


D’autres activités du groupe Terre ont un impact bénéfique sur la réduction d’émissions de gaz à effet de serre. Dans le secteur de la construction, BatiTerre agit chaque jour dans le réemploi des matériaux favorisant ainsi une meilleure utilisation des ressources. 


C’est dans ce contexte que la DIGPD a commandé une étude sur l’instauration d’un mécanisme de Responsabilité Elargie du Producteur (REP) pour les textiles. 

🤔 Responsabilité Élargie des Producteurs (REP), de quoi s’agit-il ?

Le principe est simple : la REP prévoit que les fabricants assument la responsabilité de la gestion de fin de vie de leur produit. Cela implique qu’ils contribuent à l’organisation et au financement de la collecte, du recyclage ou du réemploi des articles mis sur le marché.

On connait déjà ce type de dispositif pour les emballages et les appareils électroménagers… Bebat, par exemple, est un organe collectif de gestion des collectes, du tri et du recyclage des piles et batteries usagées. 

L’organisation des collectes sélectives est une étape indispensable dans la gestion des textiles usagés. Le développement de ce type de collecte ne pourrait fonctionner sans la participation active de la population, quand on sait que chaque année en Belgique, chaque habitant se débarrasse en moyenne de 10 kg de vêtements. 🏋️

Grâce à la cartographie des points de collecte et des conteneurs à vêtements, environ 60 % de cette quantité est réutilisée. En mettant l'accent sur la maximisation de la valorisation des textiles collectés, le groupe Terre, ainsi que d’autres entreprises d’économie sociale engagées dans le secteur textile, contribuent activement à la réduction du volume des déchets locaux.

Cette dynamique s’inscrit en cohérence avec les mesures européennes qui généraliseront d’ici 2025 la pratique de collecte sélective de textiles. Le chantier est donc ouvert.

La gestion de la fin de vie des textiles usagés : Terre asbl parmi les bons élèves européens

La Belgique présente un taux de collecte élevé par rapport aux autres pays européens. Parmi les points positifs de la filière, on peut noter : 

  • un ancrage fort des acteurs de tri et de collecte en Wallonie et à Bruxelles, 
  • une présence significative des entreprises d’économie sociale, 
  • un maillage élevé et une cartographie claire des bulles à textiles membres de Ressources 
  • ainsi que l’existence d’une relation formalisée entre les communes et les collecteurs. 
Un impact environnemental et social positif 

En 2018, les initiatives de l'économie sociale dans le secteur de la valorisation textile ont permis de créer des emplois stables pour 900 personnes, d'offrir des opportunités de formation à 500 individus et de mobiliser environ 500 volontaires pour des activités liées à la collecte, au tri et à la vente de biens d'occasion. Nous parlons ici en termes d'équivalents temps plein. 

Grâce à une structure industrielle légère, le secteur génère ainsi un fort taux d’emploi. Le maintien de ces postes est essentiel pour préserver une économie locale forte. La mise en place de la Responsabilité Élargie des Producteurs (REP) pour les textiles en Belgique peut avoir des conséquences économiques et sociales ne devant pas être sous-estimées, en particulier à l’échelle locale, voire ultra-locale.

Dans ce contexte, le groupe Terre poursuit son action dans le développement des métiers de la récupération en économie sociale. Des objectifs clairs sont priorisés selon l’échelle de Lansink, favorisant le maintien de la réutilisation comme premier débouché. En tant qu’entreprise responsable et solidaire, minimiser l'impact environnemental et favoriser une utilisation plus efficace des ressources font partie des préoccupations.

Les recettes générées par les activités du groupe permettent aussi de mettre en place des projets de solidarité (maison d’accueil, aide au logement, formation de personnes au départ peu qualifiées, projets de coopération au développement…). Les magasins de seconde main offrent également l’opportunité aux personnes à faible revenu de se vêtir, mais aussi de se meubler, à petit budget. 

Continuer à viser l’amélioration

Si le secteur de la gestion des textiles usagés est actuellement performant, certaines pistes d’amélioration pourraient être exploitées. Une stratégie à envisager consisterait à accroître les quantités de tissus collectés dans les bulles ou dans les points de dépôt, notamment par des actions de sensibilisation auprès des particuliers. Plusieurs enquêtes ont en effet révélé qu’une quantité élevée de textiles se retrouve encore dans les ordures ménagères.  

Parmi les défis de demain, le recyclage des vieux vêtements, qui ne peuvent être récupérés en l’état, est au programme. La technique de l’effilochage est un procédé à l’étude qui mérite une attention toute particulière. Comme le précise Christian Dessart, Directeur de l’asbl Terre : « un fil peut redevenir un fil en fin de vie ». Affaire à suivre ! 

 

 

Mobilisez-vous

Restez connecté à nos projets, rejoignez notre communauté

Rejoindre

Abonnez-vous à notre newsletter, recevez notre actualité

S'inscrire

Roulez pour le groupe Terre, pédalez en cuistax

Visitez le site